insectes loupe
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ColleCtion
l’amateur de nature
Sous la direction d’Alain Foucault, en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle
Adaptation maquette et mise en pages : Yves Tremblay
Maquette de couverture : Pierre-André Gualino
Illustrations intérieures : Delphine Zigoni et Camille Garrouste
Photographie de couverture : Romain Garrouste
© Dunod, Paris, 2012
ISBN 978-2-10-056297-8
ISSN 2117-6388
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Sommaire
Mode d’emploi ……………………………………… 4
les insectes à la loupe 7
Observer les insectes ………………………………… 8
Se préparer ………………………………………… 9
Le retour ………………………………………… 19
La photographie naturaliste …………………… 27
Les actions favorables à la biodiversité ……… 32
Comprendre les insectes ………………………… 37
Qu’est-ce qu’un insecte ? …………………… 37
Introduction à la classification des insectes … 46
La répartition des insectes dans le Monde …… 52
Phylogénie des ordres d’Hexapodes …………… 56
Reconnaître les grandes catégories d’insectes 61
Carnet pratique …………………………………… 151
Glossaire …………………………………………… 163
Index des espèces ………………………………… 173
Index général ……………………………………… 174
Crédits photographiques ………………………… 176
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mode d’emploi
les insectes à la loupe
La première partie de ce guide vous fera comprendre le monde des insectes.
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Méthodes et matériels d’observation
Le matériel et les accessoires à prévoir sont très différents selon les méthodes de chasse et d’observation que vous voulez pratiquer et aussi selon la taille du sac à dos que vous voulez emporter.
Il existe trois grandes méthodes pour observer et recueillir des insectes.
La billebaude
La billebaude, pour un naturaliste, c’est aller à l’aventure et se laisser guider par son instinct ou son expérience. C’est la méthode la plus simple, mais aussi la plus lente et la moins fructueuse en termes de récoltes. Cependant, c’est celle que préfèrent les naturalistes qui veulent connaître la biologie de leurs objets d’étude. Au cours d’une randonnée, vous allez rechercher à vue les habitats favorables aux insectes, le sol, les pierres, les fleurs, les troncs d’arbres et la végétation. Ainsi, s’il n’est pas trop perturbé par l’observateur qui doit rester discret, l’insecte est observé dans son milieu et avec son comportement naturel. On peut alors prendre des photos réalistes. Les insectes peuvent être observés avec une loupe, prélevés à la main, au filet ou à l’aide d’un aspirateur à bouche.
Cette méthode peut aussi s’appliquer la nuit, avec une lampe frontale. Vous pourrez observer des espèces qui ne sortent qu’à ce moment-là (surtout en période chaude et humide), notamment sur les troncs d’arbres et les rochers. Un filtre rouge peut
être utilisé car la lumière rouge est moins dérangeante pour les insectes et vous observerez leur comportement non perturbé.
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Des conseils pour réussir une excursion
Des explications illustrées
Le développement du criquet (Orthoptère) est de type hétérométabole*. Les œufs sont pondus en fin d’été après l’accouplement, dans le sol ou insérés dans des tiges de végétaux. Ils y passent l’hiver et l’éclosion a lieu au début du printemps. La petite larve commence à se nourrir sur des végétaux et grandit par mues successives. Les ailes apparaissent sous forme de fourreaux de plus en plus longs au fur et mesure des stades larvaires. La dernière mue, ou mue imaginale, voit l’apparition d’individus sexués et avec des ailes complètes, qui peuvent se reproduire à leur tour.
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La mise en collection
On utilise des épingles inoxydables qui se trouvent chez les fournisseurs spécialisés. Les insectes sont piqués au travers de leur corps par ces épingles, où sont également positionnées une ou plusieurs étiquettes avec les informations convenables.
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Les différents stades de la vie du criquet
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Un insecte en collection avec toutes ses étiquettes
Les gros insectes doivent être secs avant d’être rangés. Certains d’entre eux changent de couleur (Odonates, Orthoptères, certains
Coléoptères), se graissent, et nécessitent un traitement spécial pour garder leur couleur ; référez-vous aux ouvrages spécialisés, à la consultation de forum pour les traitements particuliers selon les groupes et les astuces diverses. Les étiquettes sont placées à égale distance les unes des autres et de manière à être lues (utilisez un bloc à piquer avec des trous préétablis pour les positionner). Les manipulations sont réalisées avec des pinces fines de type médical.
Les insectes sont ensuite rangés dans des boîtes en plastique avec un fond tendre ou dans des boîtes entomologiques, vitrées ou non (attention car la lumière endommage aussi les couleurs).
Un produit conservateur (insecticide) est mis dans le coin de la boîte et doit être régulièrement changé si vous désirez préserver votre collection. Évitez de stocker votre collection dans les pièces
à vivre comme les chambres à coucher. N’hésitez pas à glisser vos boîtes de collection régulièrement dans le congélateur (2 fois
48 heures à plusieurs jours d’intervalle).
Des idées d’activités
à réaliser seul ou en famille, en balade ou à la maison
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reconnaître les grandes catégories d’insectes
Fiches descriptives des 29 ordres principaux et 31 espèces d’insectes courants ou remarquables.
Ordre des
Névroptères
Chrysopes et fourmilions
Nevroptera
Yeux saillants aile nervurée translucide
Nombre d’espèces dans le monde
Nombre d’espèces en France
Taille moyenne
Répartition et milieu
Période d’observation
Longues antennes filiformes
Chrysope adulte
118
5 000 espèces
160 espèces (sous estimé)
De 2 mm à 12 cm
Description
Les Névroptères ont un corps ailé, mais toujours bien sclérifiés*. Les ailes sont très nervurées, translucides, avec de nombreuses nervures transverses. La base de l’aile postérieure n’est pas plus large que celle de l’aile antérieure. L’aile antérieure peut être recouverte d’une pulvérulence. En général, elles sont repliées en toit au-dessus de l’abdomen.
Les mandibules sont broyeuses et peuvent
être très robustes ou acérées (adultes et larves). Les ocelles sont absents ou réduits.
Ovipositeur* réduit. Les antennes sont souvent longues et filiformes, quelquefois terminées en massue, les yeux composés saillants.
Les métamorphoses sont complètes (holométabole*).
Larve : elle est très différente de l’adulte et peut avoir une écologie différente (aquatique, parasite), le plus souvent prédatrice avec des mandibules importantes. Elle possède 3 paires de pattes. La métamorphose passe par une nymphe immobile qui est protégée par un cocon soyeux.
Caractéristiques
Les Névroptères sont caractérisés par deux grandes paires d’ailes très riches en nervures.
Malgré leurs différences apparentes ce groupe serait le groupe-frère des Coléoptères. Initialement les Névroptères incluaient les Mégaloptères et les Raphidioptères, actuellement
érigés en Ordres.
« Cela traîne sur six pattes un ventre volu-
mineux, signe d’insatiable appétit ; cela porte au bout de la tête deux cornes acérées, mobiles, recourbées, s’ouvrant et se fermant à
la manière de féroces pinces. »
Description d’une larve de fourmilion par
Jean Henri Fabre (Souvenirs Entomologiques).
Les critères d’identification
Des explications pour en savoir plus
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Des adresses pour vivre sa passion
Carnet pratique
Associations françaises et internationales
Les sociétés « savantes » éditent des revues spécialisées, des bulletins de liaison, et offrent des services divers à leurs membres. C’est une très bonne façon de pratiquer l’entomologie en partageant les connaissances, sur le terrain, par l’échange de bibliographie et d’informations diverses, de savoir-faire. Ces sociétés sont souvent très ouvertes et on ne peut qu’encourager
à prendre contact avec elles.
D’autre part, des associations régionales et des groupes d’études centrés sur des taxons existent également. Il serait difficile d’en faire la liste ici. Quelquefois des groupes d’entomologistes sont actifs à travers des associations naturalistes
« généralistes » (Sociétés linnéennes, etc.).
Pour les professionnels ou les amateurs avertis, des associations internationales regroupent les spécialistes d’un groupe
(ordre) et organisent des colloques réguliers.
Beaucoup de ces associations sont reconnues d’utilité publique ou d’intérêt général, l’adhésion est très souvent reconnue comme un don déductible des revenus. Les muséums de provinces sont des bons relais de l’information sur ces associations.
Pour la France citons :
•
La Société Entomologique de France, au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris. C’est la plus grande société scientifique française dévolue à l’étude des insectes et l’une des plus anciennes mondiales. La SEF a des correspondants régionaux. http://www.lasef.org/
•
L’OPIE : Office pour les Insectes et leur Environnement. http://www.insectes.org/opie/monde-des-insectes.html
C’est une association très active en France qui comprend des associations régionales (Provence, Franche-Comté, Ardèche, etc.).
Pour la Suisse : Société Entomologique Suisse http://seg.scnatweb.ch/indexfr.html
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Les insectes
à la loupe
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Observer les insectes
Les insectes sont incontournables dès qu’il s’agit de biodiversité car ils en représentent la plus grande fraction connue.
L’entomologie est l’étude et l’observation des insectes, qui sont à la fois familiers et inquiétants et dont la biodiversité foisonnante a toujours fasciné les observateurs de la nature, depuis l’Antiquité et probablement depuis le début de l’aventure humaine, comme en témoignent des représentations d’insectes datant de la préhistoire.
Comment se préparer à une sortie naturaliste, constituer une collection d’insectes ou encore participer à des actions favorables à la biodiversité des insectes ? Voici des conseils pratiques adaptés aussi bien aux débutants qu’aux initiés !
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Se préparer
Une excursion entomologique peut se pratiquer presque n’importe où, dans le jardin d’une grande ville, dans un bois, dans les jardinières de votre balcon, jusqu’à des aires protégées d’un des hot spot* mondiaux de la biodiversité. Les insectes sont partout sur la planète y compris en pleine mer, mis à part sur les calottes polaires. Et encore, les calottes glaciaires sont souvent parsemées de montagnes émergentes (nunatak), et là encore, des insectes sont présents (on trouve des Hexapodes Collemboles). Un entomologiste ne peut donc pas s’ennuyer !
Avant de partir, la préparation comprend une phase de repérage de terrain (cartes et sites internet de cartographie) et la préparation de matériels adéquats, selon les objectifs recherchés, notamment si on constitue ou non une collection.
‡ ‡
la cartographie
Les cartes IGN 50 000 e
et 25 000 e
sont incontournables pour se déplacer sur le terrain. Elles sont maintenant numérisées ou consultables sur le site web Géoportail, ou disponibles dans divers points de ventes.
Le repérage et la caractérisation de la végétation constituent
également des éléments importants pour la préparation de l’excursion. En France et en Europe, il existe des cartes de la végétation assez précises, basées en partie sur la télédétection, et pour la nomenclature, sur la phytosociologie*. C’est, par exemple la typologie Corine Biotope, référence du programme européen
Natura 2000 (voir Carnet pratique, p. 152).
Bien connaître les grands types de végétation (qui permettent de préciser des habitats) est une condition importante pour décrire l’environnement naturel qu’il est utile de faire figurer dans un carnet naturaliste avec des données entomologiques.
Pour les espèces phytophages* (qui se nourrissent de végétaux), le nom de la plante hôte est également important. L’entomologie est une pratique naturaliste « intégrative », qui implique des connaissances multiples, de la géologie à la botanique.
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La géolocalisation
Les outils de géolocalisation par satellite, mais aussi les sites internet comme GoogleMap ou le portail français Géoportail (qui offre toutes les cartes de l’IGN et les photos aériennes en accès libre), permettent de se repérer à quelques mètres près et de prévoir des itinéraires précis. Ceux-ci, surtout en montagne, pourront ainsi, par sécurité, être communiqués à des tiers avant le départ.
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Ces outils permettent de ne pas se perdre et de localiser avec précision ses observations, ce qui est particulièrement utile, même si, pour des insectes qui se déplacent, cette précision est moins importante que pour la flore.
Les outils satellitaires utilisent le système américain GPS. Les marques
Garmin et Magellan proposent des modèles de récepteurs plus ou moins sophistiqués dédiés à la randonnée. Ils se renouvellent régulièrement. Des programmes informatiques (cartographie et gestion des points) existent et permettent la liaison entre GPS et ordinateur, ce qui est très pratique.
Pour l’altitude, un altimètre est plus précis qu’un GPS ; elle peut aussi
être vérifiée a posteriori sur les cartes topographiques. Sur le terrain, ces cartes ajoutent une sécurité aux instruments électroniques qui exigent une alimentation, laquelle peut faire défaut !
Notez que, de plus en plus souvent, les données naturalistes, y compris les étiquettes de collection, comprennent les coordonnées géographiques des observations ou des prélèvements.
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méthodes et matériels d’observation
Le matériel et les accessoires à prévoir sont très différents selon les méthodes de chasse et d’observation que vous voulez pratiquer et aussi selon la taille du sac à dos que vous voulez emporter.
Il existe trois grandes méthodes pour observer et recueillir des insectes.
La billebaude
La billebaude, pour un naturaliste, c’est aller à l’aventure et se laisser guider par son instinct ou son expérience. C’est la méthode la plus simple, mais aussi la plus lente et la moins fructueuse en termes de récoltes. Cependant, c’est celle que préfèrent les naturalistes qui veulent connaître la biologie de leurs objets d’étude. Au cours d’une randonnée, vous allez rechercher à vue les habitats favorables aux insectes, le sol, les pierres, les fleurs, les troncs d’arbres et la végétation. Ainsi, s’il n’est pas trop perturbé par l’observateur qui doit rester discret, l’insecte est observé dans son milieu et avec son comportement naturel. On peut alors prendre des photos réalistes. Les insectes peuvent être observés avec une loupe, prélevés à la main, au filet ou à l’aide d’un aspirateur à bouche.
Cette méthode peut aussi s’appliquer la nuit, avec une lampe frontale. Vous pourrez observer des espèces qui ne sortent qu’à ce moment-là (surtout en période chaude et humide), notamment sur les troncs d’arbres et les rochers. Un filtre rouge peut
être utilisé car la lumière rouge est moins dérangeante pour les insectes et vous observerez leur comportement non perturbé.
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Amateur billebaudant avec un filet-fauchoir
Petit à petit, si vous vous spécialisez sur un groupe d’insectes, vous vous attacherez à des habitats convenant aux organismes de ce groupe et utiliserez des méthodes adaptées à leur détection en y apportant même des innovations.
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Prise de note sur le terrain
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La recherche orientée
Associée à la méthode précédente ou dans des habitats bien ciblés, vous utiliserez des outils dédiés que sont les
filets à
papillons (qui servent à tous les insectes volants), le filet-fau-
choir (pour faucher la végétation, ce qui est simple et très efficace car pouvant se faire pour tous les étages de la végétation : prairies, landes, arbustes, sous-bois, et même canopée), ou encore la nappe de chasse (ou
parapluie japonais) qui permet le battage de la végétation (pour ce dernier, un vieux parapluie retourné, de préférence clair, peut faire l’affaire).
Le filet à papillon
Grâce à un mouvement du poignet, l’entrée du filet s’obstrue pour empêcher l’insecte de sortir
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Le parapluie japonais
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Pour les insectes aquatiques, vous emploierez des
filets trou-
bleaux et des épuisettes de tailles diverses, comme celles des aquariophiles (avec un manche de longueur variable qu’il est possible de démonter). Il peut être intéressant de creuser la terre ou le terreau, de regarder dans les troncs d’arbres morts, de soulever et brosser les écorces avec des outils de jardinage.
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L’épuisette
Le piégeage
Les pièges sont très efficaces et souvent indispensables pour certains insectes. Ce peut être de simples dispositifs d’interception (bocal ou récipient enterré, piège à vitre, piège de Malaise*) avec des produits attractifs.
Par exemple, pour les coléoptères carabiques et les autres organismes du sol, vous pouvez vous servir
de bocaux contenant de la bière ou du vin, enterrés jusqu’au niveau du sol ou placés dans des cavités, pour les organismes cavernicoles.
Vous pouvez utiliser
des pièges à vin, une simple assiette, pour les papillons diurnes et les coléoptères saproxyliques* (qui utilisent des bois pourris),
des pièges à matière fécale pour les coprophages* ou à matière animale morte pour les nécrophages*
(qui mangent des cadavres).
les pièges à fruits en décomposition, au sol ou dans les arbres, sont aussi très efficaces pour les insectes saproxyliques (se nourrissant de bois en décomposition).
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