6.6 - Diffusion de cartes dans Internet. IFREMER des habitats marins
330 6 - Que peut-on faire avec une carte ?
6.6 - Diffusion de cartes dans Internet
Les progrès rapides de l’informatique depuis une dizaine d’années ont accéléré l’accès aux données et leur traitement, ce qui a modifié radicalement notre approche de la recherche et de la gestion en matière d’environnement marin. Il est maintenant possible de rechercher rapidement de l’information de multiples sources dans Internet, et même de télécharger des données (de manière réelle pour les stocker, ou virtuelle par un accès dynamique) en vue de les afficher et de les analyser localement. La diffusion de cartes dans Internet présente plusieurs avantages importants, autant pour les propriétaires que pour les utilisateurs de cartes : la diffusion de l’information permet d’économiser des ressources en faisant connaître les données déjà disponibles et ainsi éviter des levés supplémentaires ; les propriétaires bénéficient de la publicité à propos de données qu’ils possèdent ; les cartes sont accessibles au personnel à l’extérieur du réseau Intranet ou du réseau local de leur bureau. Ces avantages s’accompagnent néanmoins de certains problèmes : la multiplication des sites Web de cartographie entraîne souvent de la confusion chez les utilisateurs sur les sites à consulter pour trouver des données sur le milieu marin. La disponibilité de cartes en ligne amène des non-experts à utiliser et à interpréter des cartes dans n’importe quel but, sans avoir à consulter des spécialistes des
habitats, ni à réfléchir aux méthodes employées pour les levés. On ne ressent plus comme autrefois le besoin de communiquer avec les auteurs des cartes. Avant de décider de réaliser un site Web pour la diffusion de données de cartographie, il est essentiel de vérifier si l’on ne pourrait pas économiser des ressources en versant plutôt ces données dans un site Web de cartographie existant.
La technologie des SIG sur micro-ordinateur et l’avènement de normes internationales relatives aux données permettent de réaliser des visualisations complexes de données spatiales, souvent à partir de données situées à la fois sur place et dans des serveurs
Internet à distance. Cette section explique comment rendre des cartes accessibles par
Internet, que ce soit en alimentant ou en créant un site Web, et résume comment combiner des cartes avec d’autres cartes accessibles en ligne.
6.6.1 - Alimentation d’un site Web de cartographie existant
De nombreux programmes et organismes prennent actuellement en charge la
cartographie par Internet. Pour un organisme qui a des ressources limitées, mais qui souhaite diffuser ses données de cartographie, l’option la plus simple est probablement de verser ses cartes dans un site Web de cartographie existant. Cela se traduit certainement par des économies de temps et d’argent, puisqu’il n’est pas nécessaire de créer son propre site, au prix toutefois d’une certaine perte de contrôle sur la manière dont les données sont affichées en ligne. L’une des parties les plus difficiles du processus est de démêler l’écheveau complexe des sites locaux, nationaux et internationaux qui se consacrent à la diffusion de données de cartographie des habitats marins, afin de trouver lequel convient le mieux. La décision dépend souvent de considérations pratiques comme le fait qu’un site accepte ou non des données d’autres organismes, le type de données dans lequel il se spécialise, ainsi que ses exigences en matière de format des données.
Ce dernier point ne doit pas être négligé, puisqu’un site peut exiger que les données soient fournies dans un format précis. À titre d’exemple, les cartes d’habitats versées dans le SIG webGIS de M
ESH
le sont dans un format d’échange de données, afin de simplifier le processus de compilation des cartes. Les sites Web exigent également de fournir des métadonnées qui décrivent les données versées. Dans le choix d’un site, il faut tenir compte de son profil et de sa longévité. Quelle est la réputation d’un site existant dans le secteur de la cartographie des habitats marins ? Quel est l’avenir du site en question ?
6 - Que peut-on faire avec une carte ? 331
6.6.2 - Construction d’un site Web de cartographie
Il y a deux avenues principales de construction d’un site Web de cartographie : mettre au point un logiciel sur mesure ou personnaliser un logiciel existant, afin de l’adapter à des besoins précis. On trouve dans Internet des exemples des deux manières de procéder, mais la seconde est plus répandue et potentiellement plus économique. Parmi les logiciels de développement disponibles sous licence, mentionnons ArcIMS
MC
, de la société ESRI, et MapExtreme
MC
, de la société MapInfo. Plus récemment, on a vu apparaître des logiciels libres, tels que MapServer , dont l’exploitation dans un serveur
Web ne requiert pas de licence commerciale. À moins que les fonctions de cartographie voulues soient extrêmement complexes à réaliser à l’aide des divers logiciels existants, le développement d’un logiciel sur mesure n’est probablement pas justifiable. Les divers environnements de développement ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients, mais le choix est essentiellement le suivant :
– utiliser un logiciel disponible sous licence, tel que ArcIMS
MC
ou MapExtreme
MC
, pour lequel il y a de nombreux programmeurs expérimentés, mais qui entraîne des frais d’utilisation sous licence ;
– utiliser un logiciel libre, tel que MapServer, pour lequel il y a moins de programmeurs expérimentés, mais que l’on peut utiliser sans frais.
L’équipe du projet M
ESH
a choisi la seconde option. Pour de plus amples renseignements sur le SIG webGIS de M
ESH
, voir l’exemple contenu dans le fichier M
ESH
webGIS user
guide.doc, accessible dans le dossier des documents de ce Guide M
ESH
.
6.6.3 - Comment combiner des cartes avec d’autres cartes accessibles par
Internet ?
En plus de consulter et de visualiser des données dans Internet, les utilisateurs souhaitent souvent voir leurs propres données combinées avec des gisements de données d’autres organismes. Un moyen possible de répondre à une telle demande est de donner accès à un gisement de données par le truchement d’un serveur Internet qui permet à l’utilisateur d’ajouter dans son SIG des données extraites par exemple d’un site Web de cartographie, sans avoir à télécharger une copie du gisement de données dans son ordinateur. Ainsi, l’utilisateur a toujours accès à la version la plus à jour des données, ce qui est un avantage évident du point de vue de la gestion des données. Autrement dit, le concept de
« réserves individuelles » de données est remplacé par celui de jeux de données interreliés. Un inconvénient de ce genre d’accès direct est qu’il faut être relié à Internet pour voir les données.
Interopérabilité géospatiale
« L’interopérabilité géospatiale est la capacité de deux logiciels différents d’exploiter la même information géospatiale. L’interopérabilité entre des systèmes informatiques hétérogènes est essentielle pour obtenir des données géospatiales, des cartes, des services cartographiques et d’aide à la prise de décisions, ainsi que des fonctions d’analyse. L’interopérabilité géospatiale repose sur des normes volontaires établies par consensus. De telles normes sont essentielles au progrès de l’accès aux données et de la collaboration dans les domaines des services gouvernementaux électroniques, des catastrophes naturelles, de la météorologie et du climat, de l’exploration, ainsi que de l’observation globale de la Terre. »
Bureau de l’interopérabilité géospatiale de la NASA (2005).
Geospatial Interoperability
Return on Investment Study Report
(rapport d’étude sur la rentabilité de l’interopérabilité géospatiale).
Des normes géospatiales ont été établies par le consortium
OpenGIS
et sont énoncées dans un ensemble de spécifications. Les spécifications OpenGIS
MD
sont des documents
332 6 - Que peut-on faire avec une carte ? techniques utilisés par les ingénieurs en logiciel pour inclure dans leurs produits et services la prise en charge de l’interopérabilité. Les utilisateurs peuvent profiter des produits qui incorporent ces spécifications pour publier de l’information géospatiale et y avoir accès. Idéalement, lorsque ces spécifications sont mises en œuvre par deux ingénieurs en logiciel qui travaillent indépendamment l’un de l’autre, les composantes qu’ils créent fonctionnent ensemble sans nécessiter d’autre mise au point. Les spécifications sont disponibles gratuitement et mises en œuvre sur une base volontaire, l’objectif visé étant la transparence fondée sur la collaboration.
En particulier, les spécifications de services Web intéressent les utilisateurs qui souhaitent combiner leurs cartes avec celles d’autres personnes dans Internet. Un service Web est tout logiciel disponible dans Internet et qui utilise le langage XML standard. Web Map
Service (WMS) et Web Feature Service (WFS) constituent deux exemples de service
Web susceptibles d’être utilisés par les personnes qui travaillent dans le domaine de la
cartographie marine. Par exemple, WMS définit la manière de demander et de fournir une
carte sous forme d’une image ou d’un ensemble de structures, et comment demander et obtenir de l’information sur le contenu d’une carte (p. ex. la valeur d’un paramètre à un endroit donné). WMS fournit une image de la carte à partir d’un serveur de cartographie et est plus largement disponible que WFS, qui donne les coordonnées réelles des structures afin que celles-ci soient dessinées localement. WMS présente des avantages considérables par rapport à WFS :
– un bien plus grand nombre d’applications sont compatibles avec WMS qu’avec WFS ;
– WMS requiert moins de bande passante que WFS (souvent beaucoup moins) ;
– WMS protège dans une certaine mesure les données parce que seule une image est téléchargée ; les coordonnées réelles des structures ne sont pas disponibles ;
– la mise en œuvre de WMS dans les principaux logiciels de SIG est plus stable que celle de WFS ;
– les services de WMS permettent d’afficher les attributs des structures, même s’il n’est pas possible de faire des interrogations spatiales.
WFS présente toutefois certains avantages par rapport à WMS :
– WFS est fondé sur une organisation vectorielle, ce qui permet de faire des interrogations spatiales sur des structures ;
– il est possible de numériser (tracer) les frontières des structures.
En plus des options offertes par WMS et WFS, les réalisateurs de sites Web de
cartographie peuvent définir le logiciel de sorte qu’il agisse comme un serveur (qui fournit des données à des SIG locaux) ou comme un client (où l’une des couches disponibles est utilisée en entrée par un autre serveur dans un autre ordinateur). Les réalisateurs de sites
Web doivent décider s’ils veulent que leur produit fonctionne comme un serveur, comme un client, ou les deux.
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Liens vers des documents
Rapport Complet : http://www.searchmesh.net/Default.aspx?page=1603
Étude de cas n° 1 : Le détroit d'Arisaig, candidat au statut d'aire spéciale de conservation –
Projet des ASC marines du Royaume-Uni : http://www.searchmesh.net/pdf/GMHM6_Case_Study_Arisaig_cSAC.pdf
Étude de cas n° 2 : Évaluation environnementale régionale et surveillance de la Manche orientale à propos des granulats marins : http://www.searchmesh.net/pdf/GMHM6_Case_Study_ECREA.pdf
Étude de cas n° 3 : Évaluation de la pression de l'activité humaine sur les structures du fond de la mer : http://www.searchmesh.net/PDF/GMHM6_Case_Study_Human_pressure.pdf
Étude de cas n° 4 : Un scénario de planification spatiale marine – L'énergie marémotrice : http://www.searchmesh.net/PDF/GMHM6_Case_Study_Marine_Spatial_Planning.pdf
Étude de cas n° 6 : Pêches maritimes et site marin européen de Flamborough Head : http://www.searchmesh.net/PDF/GMHM6_Case_Study_Flamborough_Head.pdf
convention d'aarhus : http://www.unece.org/env/pp/ règlements du royaume-uni concernant l'information environnementale : http://www.defra.gov.uk/corporate/opengov/eir/
typologie des habitats marins de grande-bretagne et d'irlande : http://www.jncc.gov.uk/Default.aspx?page=1584
Liens vers des sites Web
Directive 2003/4/CE du Parlement européen : http://europa.eu.int/eur-lex/pri/en/oj/dat/2003/l_041/l_04120030214en00260032.pdf
MDIP : http://www.oceannet.org/mdip/index.HTML site Web du projet EU-SEASED : http://www.eu-seased.net/
Organisation internationale de normalisation : http://www.iso.org/
Gigateway : http://www.gigateway.org.uk/
OceanNET : http://www.oceannet.org/
National Biodiversity Network Gateway : http://www.searchnbn.net/
Integrated Coastal Hydrography : http://www.hydrographicsociety.org/
MIDA : http://mida.ucc.ie
MAGIC : http://www.magic.gov.uk logiciel ReNamer : www.den4b.com
typologie E
UNIS
: http://www.eunis.org/ http://www.esri.com
MapServer : http://mapserver.gis.umn.edu/
Geospatial Interoperability Return on Investment Study Report
:
http://www.opengeospatial.org/

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